Direction assistée
Brice Noeser
Direction assistée, dans le langage de l’automobile, est connu comme un système mécanique d’orientation qui facilite les virages. C’est aussi une pièce chorégraphique véhiculée par quatre femmes qui s’administrent des rôles et se donnent des défis mobilisant mots, perceptions et mouvements de tout acabit.
Quel imaginaire est suscité par la langue et la personne qui la parle ? Axé sur le lien intime avec la langue maternelle et sur le rapport aux langues étrangères, Direction assistée convoque notre curiosité envers des sonorités et des codes propres à un idiome, nous conduisant à éprouver les possibilités d’intercompréhensions. À travers des échanges inattendus et parfois imperceptibles, le quatuor explore aussi l’influence du public par des jeux de coopérations, monologues et tableaux figuratifs. Pilotée par une distribution intergénérationnelle, avec Jacqueline Van De Geer, Karina Iraola, Elinor Fueter et Maria Kefirova, la pièce donne corps à l’organisation d’un groupe au sein d’une logique de communication à la fois étrangère et rassembleuse.
Démarche Artistique
La démarche du chorégraphe interroge la dyade langue/présence et cherche à répondre à la question « Comment l’expression verbale nous chorégraphie-t-elle ? ». Multipliant les contraintes, le chorégraphe élabore des défis fondés sur des actes de langage ; comment prendre la parole sans l’utilisation de mots ; comment synchroniser nos pensées ; comment suivre des indications à partir de mots étrangers ? Entre devinettes et joutes sportives, ces « jeux » permettent d’exploiter la capacité des mots à se relier de diverses façons. Entre communication et incommunication, le verbal donnant le relai au paraverbal, le geste prenant le pas sur la parole, la démarche montre une volonté et une capacité à être présent pour l’autre et avec l’autre.
L’artiste en danse s’intéresse au malaise de l’incommunicabilité et l’exaltation de la communication réussie. Explorant ces états et leurs déclinaisons, il cherche à découvrir comment les échanges, au-delà du plaisir qu’ils suscitent, mettent à vue l’effort d’une prise de parole et sa nécessité dans le développement des rapports humains.
Au plan de la gestuelle, son travail est axé sur des mouvements générés par l’imposition de contraintes. En « accaparant » l’interprète de multiples tâches, il sollicite sa concentration et son attention à l’autre, l’amenant à dévier de sa trajectoire habituelle, à être mu par le désir de jouer et non de se « rejouer ». Il vise ainsi à déstabiliser la présence et le geste pour trouver une manière inattendue de se mobiliser et d’occuper l’espace.
Première
Processus
Durée
70 minutes
Production
Danse-Cité
Coproduction
Diagramme
GALERIE
CRÉDITS
Chorégraphe
Brice Noeser
Interprètes
Jacqueline Van De Geer, Karina Iraola, Elinor Fueter et Maria Kefirova,
Musique
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Lumières
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